EYN (M.)

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Margot EYN 1919-1991

Margot Fonteyn fut sans conteste la plus grande ballerine de l’Angleterre au XXe siècle. De son vrai nom Peggy Hookham, elle est née le 18 mai 1919 à Reigate, au sud de Londres. Elle passe une partie de son enfance à Shanghaï, où elle étudie la danse sous la direction de Gontcharov, puis à Londres où elle est l’élève d’Astafieva.

Elle débute, en 1934, dans la troupe du Sadler’s Wells Ballet, interprétant le petit rôle du flocon de neige dans Casse-Noisette . Elle est alors remarquée par Ninette de Valois, collaboratrice de Diaghilev et fondatrice du Sadler’s Wells Ballet (l’actuel Royal Ballet), qui lui trouve son nom de scène.

En 1935, dans une œuvre de Frederick Ashton, Le Baiser de la fée , sur une musique de Stravinski, elle se voit confier son premier grand rôle. Sous la direction du même chorégraphe, Margot Fonteyn interprète l’année suivante La Femme en robe de bal , où elle rencontre celui qui sera son partenaire, Robert Helpmann. Lors de ce ballet, Ashton a trouvé en elle l’interprète capable de révéler les plus profonds aspects de son art. Elle apparaîtra dans la plupart de ses œuvres: Nocturne (1936), Les Patineurs (1937), Première Arabesque , un solo (1937), Cupidon et Psyché (1939) puis Un pas de deux (1939) sur un Prélude de Chopin, avec Robert Helpmann comme partenaire.

Pendant la guerre, Margot Fonteyn continue d’illustrer le ballet anglais avec Dance Sonata (1940) sur une musique de Liszt et Wise Virgins , sur une musique de Bach (1940). The Quest (1943) est une adaptation du poème de Spenser: The Fairie Queene , où elle personnifie la vérité. Margot Fonteyn est alors la première Ballerina assoluta surgie d’une compagnie anglaise. On vante l’élégance de sa danse, toute britannique, son sens inné des proportions, sa réserve exemplaire. On l’apprécie dans la reprise des plus grands rôles: la princesse Aurore dans La Belle au bois dormant (1946), Sylvia (1952), La Peri (1956), Ondine (1958), Odette dans Le Lac des cygnes (1967). Très romantique par nature, Margot Fonteyn n’a aucune peine à imaginer le personnage de Giselle , tendre et timide, vivant son premier amour: «Un battement de ses cils, disait-elle, mon cœur bat.» Il ne faut toutefois pas imaginer que son art se limite au classique. En effet, dès 1937, elle interprète un ballet d’Ashton sur un argument de Gertrude Stein: A Wedding Bouquet . Avec Dante Sonata , en 1940, elle danse pieds nus. Ashton reprendra plus tard, pour elle, une pièce inspirée de Duncan sur les valses de Brahms.

Margot Fonteyn fait montre d’une remarquable capacité à interpréter les rôles divers; on peut, sur ce point, la comparer à Karsavina, soliste des Ballets de Diaghilev. C’est précisément Serge de Diaghilev qui lui apprit L’Oiseau de feu et fit l’éloge de sa logique artistique. Margot Fonteyn dansa également pour Leonid Massine Le Tricorne (1947); pour Roland Petit, Les Demoiselles de la nuit (1948). À l’automne de 1961, lorsque Rudolf Noureïev quitte le théâtre Kirov, Margot Fonteyn le fait inviter au Royal Theater de Londres et devient sa partenaire. En cette décennie, il n’est pas de succès comparable au leur. En 1963, ils donnent à Londres le ballet Marguerite et Armand que Ashton a préparé pour eux à partir de La Dame aux camélias . David Vaughan dit que le pas de deux final était «si cru et si désespéré que l’on était embarrassé d’en être le spectateur». Noureïev est parvenu à libérer Margot Fonteyn de ce qui la retenait encore d’être une parfaite artiste et ce ballet restera pour elle ce que fut La Mort du cygne pour Pavlova. Avec Noureïev encore, elle dansa Paradis perdu de Roland Petit et le Lucifer de Martha Graham.

Elle passera la fin de sa vie à soigner son mari Roberto Arias, ambassadeur de Panamá à Londres, devenu infirme à la suite d’un attentat. Et c’est à Panamá que s’éteignit le 21 février 1991 une ballerine idéale, qui savait renoncer à sa virtuosité et danser au-dessous de son registre pour s’intégrer au groupe lorsque l’art l’exigeait, mais qui était aussi capable de montrer une élégante et gracieuse arrogance.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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